9. [Caviste] Interview de Pierre Antoine BORIE, propriétaire de la Cave BRIAU

Caviste : Interview de Pierre Antoine BORIE, propriétaire de la Cave BRIAU

Pour cette nouvelle interview d’Au MICRO de Bacchus, je suis ravie de recevoir Pierre Antoine BORIE, propriétaire des caves BRIAU, rue David Johnston à Bordeaux.

Il nous parle de son parcours, de son métier et nous explique comment est apparu le métier de caviste et les différentes évolutions qu’il y a eu jusqu’à aujourd’hui. Il nous raconte le quotidien d’un caviste, la création de son site Internet et les nouvelles tendances depuis le Covid.

Enfin, nous terminons par la fameuse rubrique perso !

Retrouvez nous tous les premiers jeudis du mois pour une nouvelle interview d’une personnalité du monde viticole-vinicole

Bonne écoute

Pour satisfaire toutes les “teams”, retrouvez-moi dès aujourd’hui cet interview sur :

Team Youtube

https://youtu.be/LpUa21SCm8g

Team Podcast : Spotify, Deezer, Apple Podcast …

Je vous invite à liker, et à partager sans modération ❤

☀️ Bonne journée à tous ☀️

                                                  

Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode au MICRO de Bacchus où je pars à la rencontre de personnalités du monde vitivinicole

Bonjour à tous. Bienvenue à la chaine Au Micro de Bacchus !
Aujourd’hui je suis ravie d’interviewer Pierre-Antoine BORIE, caviste à Bordeaux, Rue David Johnston, chez Briau, et issu d’une grande famille viti-vinicole.
Merci Pierre Antoine d’avoir accepté de te prêter au jeu du Micro de Bacchus et de répondre à mes questions.

Bonjour Pauline, je suis ravi d’être là avec toi pour échanger un peu sur le métier de caviste
Très bien.


Alors on va commencer par ta présentation: quelle est ton histoire, ton parcours, qu’est ce que tu as fait comme études, comment tu es arrivé ici chez Briau ?

Pas très original voilà je suis bordelais, issu d’une famille du vin. Donc tout a commencé à un 7 Septembre 1986 où je suis né !

Non plus sérieusement, j’ai fait toute ma scolarité dans la région ensuite je suis parti faire des études de commerce à Reims pendant 3 ans. Ensuite, je suis venu faire un master 1 et master 2 à l’Inseec Bordeaux. Je suis parti plutôt sur une école de commerce, je ne savais pas encore si j’avais vraiment envie de travailler dans le milieu du vin. J’en ai profité quand même pour faire des stages chez les importateurs à l’étranger, dans une maison de champagne. Finalement je me suis rendu compte que c’est vraiment ça qui m’intéressait. Donc ensuite j’ai fait un master à l’Enita de Bordeaux de gestion de domaines viticoles. Et j’ai travaillé pour un négociant en vin sur Bordeaux et ensuite on a eu l’opportunité avec ma famille de reprendre la cave Briau donc en 2013 et mon père m’a demandé de m’en occuper.
L’idée c’était pour moi de de comprendre les consommateurs Les propriétés à Bordeaux vendent beaucoup par le négoce, donc pas vraiment de lien avec les consommateurs.
Ca me permettait aussi d’avoir une ouverture d’esprit, de me rendre compte des vins qui plaisent aux gens, d’avoir un retour aussi sur l’impact des millésimes. Et comme on travaille aussi avec d’autres régions de production, de champagne, de spiritueux, de voir commercialement eux aussi comment il fonctionne, différemment de Bordeaux.

Merci Pierre-Antoine pour ces précisions ! Est-ce-que tu peux nous en dire un peu plus sur le métier de caviste ? C’est quoi être caviste ?

Alors caviste bon voilà il ya des gens qui travaillent pas forcément tous de la même façon. Mais pour moi caviste c’est vraiment apporter du conseil au client, c’est à dire qu’on fait une sélection pour les clients et pour vraiment les orienter vers leur choix et en fonction d’un budget et d’une occasion. Est-ce-que c’est du vin pour accompagner un repas, quel type de repas, pour un apéritif, pour des cadeaux. Donc on est vraiment dans ce conseil là et on essaie vraiment de faire une sélection pointue et pour répondre à tous les budgets.

Finalement chez un caviste il y a une énorme partie aussi Achats.


Exactement nous ça prend beaucoup de temps, c’est vrai que j’ai toute l’équipe de vendeurs qui font les dégustations avec moi. C’est très important parce que c’est eux aussi qui ont les ressentis des clients, qui savent sur quoi les clients ont envie qu’on les oriente donc c’est assez important. Et ça nous prend bonne partie de l’année, d’ailleurs tout au long de l’année.
On goutte deux fois dans la journée c’est à dire qu’on les goutte le matin, vers midi et on les re-goutte le soir à l’ouverture aussi pour voir avec l’oxygénation comment les vins évoluent.
Il faut qu’on soit tous unanimes vraiment sur le vin pour pouvoir le rentrer. C’est un rôle assez important !

C’est la bonne partie du job ça de déguster régulièrement des petites pépites à droite à gauche

On va pas se plaindre. C’est le petit côté qui est sympa. Et c’est vrai qu’on a l’avantage, quand on travaille dans ce milieu-là, de travailler un produit qui est plutôt sympathique. On partage avec tous les gens qui travaillent ou même ceux qui viennent en magasin. Il ya toujours un petit intérêt au vin, une petite passion donc c’est quand même sympa de pouvoir partager.

Ok, maintenant passons à l’histoire du métier de caviste ! Quand est-ce que ce métier a été créé ?

Alors le métier de caviste a été créé en 1822. En fait à l’époque, le vin était consommé plutôt dans les tavernes, des restaurants. C’était vendu plutôt en barriques et en tonneaux, c’était consommé au verre ou au pichet dans des tavernes. Et en fait, au moment de l’apparition de la bouteille, il y a eu des premières mises en bouteille dans les propriétés, Louis Nicolas, qui a monté la chaîne Nicolas, c’est lui qui a commencé en premier à vendre à des particuliers du vin. Du coup ce qui est assez amusant, c’est que depuis l’enseigne Nicolas existe toujours. Elle a été repris par Castel en 1988 mais voilà c’est vraiment l’historique du caviste. Ca a été la mise en bouteille et commercialiser directement à des particuliers le vin.

D’accord merci ! Je ne savais pas, on en apprend tous les jours.
Et donc finalement comment le métier de caviste a-t-il évolué au fil du temps ? Il s’est un peu structuré, ça s’est éparpillé ou pas du tout ?

Alors ça s’est oui structuré. C’était au début, plutôt dans les grosses villes et après ça s’est démocratisée parce qu’il y avait de plus en plus de demandes des gens. Ca a évolué aussi parce qu’avant par exemple à Bordeaux, les cavistes ne vendaient que du Bordeaux. Et finalement avec les gens qui déménagent, qui ont l’habitude de boire des vins un peu d’ailleurs, le métier a vraiment évolué sur le choix et la sélection des vins. Ca s’est élargit aussi du coup pas mal aux spiritueux, à la bière aussi maintenant même parfois certains cavistes font aussi épicerie fine. Donc voilà c’est vraiment sur la sélection que le métier a vraiment évolué.
Les gens sont plus en plus demandeurs aussi de nouveautés donc il faut se renouveler constamment

Ok et quel peut être l’avenir finalement d’un caviste ? Le caviste a encore de l’avenir malgré tout ce que l’on voit maintenant, les ventes sur internet ? Quel est l’avenir de ce commerce de proximité ?

Oui parce que finalement le caviste vous conseillera toujours parce qu’il connait les vins, le potentiel de garde, les accords mets vins qui sont possibles.
C’est vrai que c’est le gros avantage. Vous chez Briau, vous avez mis un site en ligne avant le C0vid donc impeccable. Et donc ce que tu as remarqué finalement c’est que ce site vous a permis de récupérer plus de jeune c’est ça ?

Il a été lancé juste après le mois d’août donc après le premier confinement. Mais voilà nous a permis de faire un système un peu de click and collect aussi, préparer les commandants en amont et avoir moins de personnes en même temps dans le magasin. On a pas mal de personnes aussi qui prennent le temps le soir ou le matin chez ceux, de regarder un peu la liste des vins qu’on a et d’arriver en magasin déjà en ayant un peu une idée en disant “j’ai vu ça sur votre site”…
Et voilà donc il n’y a pas que la vente, il y a aussi un petit peu le côté “vitrine” avant avec la sélection que les gens aiment bien pouvoir regarder.

Ok merci Pierre Antoine ! Est ce que tu peux nous préciser quand même ton site internet ?

Alors le site internet du coup c’est un site un site marchand qui donne accès du coup à l’entièreté de nos références, même on a un peu plus de références présentes sur le site internet qu’en boutique parce qu’on n’a pas forcément la place de tous présenter. Et l’idée c’est de pouvoir faire du click and collect pour les gens localement et ensuite on peut faire aussi maintenant des livraisons à vélo sur Bordeaux jusqu’à une soixantaine de bouteilles.

C’est toi sur le vélo ?

Non malheureusement non! mais ca me ferait du bien
On a un partenariat avec une entreprise qui fait ça et c’est assez pratique parce que dans l’après-midi sous 2 heures, on peut être efficace et livré. Après on peut expédier aussi partout en France.

Ce qui nous permet de switcher sur la partie un peu éco responsabilité mais avant le site internet ?

www.briau.com

Ok très bien ! Du coup éco responsabilité : qu’est ce que vous proposez, est ce que vous faites au sein des établissements Briau pour tout ce qui est écologie ? Pas encore, des projets ?

Voilà et bien déjà nous on a toujours gardé tous les cartons quand on fait le plein du magasin on les garde et on leur donne aux clients quand il prenne diverses bouteilles, on leur remet dans ces cartons là. On leur demande si ça les dérange pas mais comme les 3/4 c’est pour la consommation au contraire, ils trouvent ca pratique. Ca nous permet de jeter aucun carton, tout est réutilisé en magasin. Ensuite on a mis en place aussi des sacs qu’on peut réutiliser avec des petits compartiments pour 6 bouteilles, voilà les clients habitués souvent viennent avec alors on leur rempli. On garde aussi toutes les caisses bois des grands crus, souvent c’est des clients qui nous les demandes pour faire du bricolage, des étagères, pour mettre sur un porte-bagages de vélo.

Attention tu vas avoir tout le quartier qui va débarquer maintenant !

Alors du coup, on les vend en fait, c’est dix euros à la caisse !
Non voilà, on les garde pour les clients. On a même eu des gens qui nous ont envoyé des photos de bricolage : il y en a un qui a fait un berceau pour son enfant avec une caisse et un autre qui a fait un petit vélo pour son petit fils. C’est marrant il nous a envoyé les photos du bricolage. Et ensuite on garde aussi tout ce qui est guillotines, ce qui est à l’intérieur ou les dessus de caisse pour le feu, pour allumer le feu.
Comme Johnny !

On récupère aussi tous les bouchons des dégustations qu’on redonne à une association qui les revend pour être trié. C’est reversés pour la lutte contre le cancer donc voilà donc c’est nos petits gestes !

Mais c’est beaucoup de choses finalement quand on y réfléchit.
Pierre-Antoine passons à la rubrique perso ! Est ce que tu es prêt ? Alors Pierre Antoine, si tu étais un vin, quel vin serais tu ?

Je serais un Pauillac, classique, assez élégant, je vieillis bien !

A boire tous les jours sans modération. Un château en particulier ?

Non non

On reste neutre très bien. Une année en particulier ? Dans les derniers millésimes il y a un millésime qui te plaît plus qu’un autre ?

Alors plutôt à boire maintenant, j’aime bien tout ce qui est 2001 et 2006

Faut être un peu patient pour les faire vieillir un peu dans sa cave.
Si tu étais une musique, quelle musique serais-tu ?

C’est vrai que moi j’aime bien les les grands auteurs, compositeurs français, des textes profonds. Je pense que je serais peut-être Les Sardines de Patrick Sébastien

Ok merci, très bien !
Et pour finir Pierre Antoine, si tu étais un film ou une série, quel film serais-tu ?

Alors moi j’aime bien Le Loup de Wall Street. C’est pas pour toutes les histoires de boulangerie et de rails de farine mais c’est plutôt pour le côté où il ya beaucoup beaucoup beaucoup d’excès et on se rend compte que finalement à la fin l’excès, c’est pas ce qui rend heureux. Donc ça permet à des moments de repenser la vie et de plus se tourner vers des choses simples comme du bon vin, des bons repas. Voilà donc c’est un film qui est amusant mais qui fait réfléchir, que l’excès c’est pas bon.

Merci beaucoup Pierre-antoine de t’être prêté au jeu.
Vous pouvez venir chez Briau. Vous voyez une partie de l’équipe qui est sympa, qui a un peu d’humour. Il y a un parking à votre disposition pour faire vos emplettes donc pas de problème pour se garer. Et chez Briau est situé au 94 rue David Johnston voilà !
Merci beaucoup Pierre Antoine !

Merci à toi Pauline, j’étais ravi de pouvoir échanger avec toi.

A bientôt ! Au revoir !

Voici les anciennes interviews:

8. [Vignoble] Interview de Simon RULLIER, directeur général de l’entreprise RULLIER

7. [Oenologue] Interview Gilles de REVEL, doyen de la faculté d’œnologie de Bordeaux

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