Les vignobles classés à l’UNESCO

18/02/2020 | Actualité

L’inscription au patrimoine de l’UNESCO est une démarche récente.

Le travail de la vigne et du vin fait partie du patrimoine historique et culturel français. La procédure d’inscription au patrimoine mondial est identique pour chaque vignoble. C’est une démarche longue qui dure entre deux et trois ans. L’objectif est de protéger et mettre en valeur le patrimoine architectural, urbain et paysager des territoires.

Au total, 11 biens viticoles dans le monde sont reconnus par l’UNESCO :

On les retrouve dans 7 États membres

L’Allemagne

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Vallée du Haut Rhin moyen

La Vallée du Haut-Rhin moyen, aussi connue sous le nom de Rhin romantique, s’étend sur 65 kilomètres de long entre Coblence et Bingen en Allemagne. L’inscription à l’UNESCO date de Juin 2002 et reconnait le patrimoine historique, géologique, culturel et industriel. Il s’agit de la seconde plus petite région viticole d’Allemagne avec une superficie totale cultivée d’environ 461 hectares.

Le Portugal

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Région viticole du Haut Douro

Après l’Allemagne, retrouvez la vallée du Haut Douro au Portugal. Le vignoble produit deux appellations populaires que sont le Porto et le Douro. On compte une superficie de 24.000 hectares de vignes.

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Paysage viticole de l’île du Pico

Ensuite, on trouve l’inscription du paysage viticole de l’île du Pico à l’UNESCO. Classé en 2004, ce bien s’étend sur 190 hectares. Il se situe sur l’île volcanique du Pico, la deuxième de l’archipel des Açores en taille.

La Suisse

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Vignoble de Lavaux région terrasse, Suisse

On retrouve également Lavaux qui est une région viticole du canton de Vaud. Classé à l’UNESCO en Juin 2007, ce paysage est particulièrement connu pour ses étroites terrasses. Le vignoble s’étend sur 30 km au bord du lac Leman.

L’Autriche

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Vallée de Wachau, Autriche

La Wachau est une vallée de Basse-Autriche, longue de 30 km et traversée par le Danube. L’inscription de la Wachau à l’UNESCO pour son patrimoine agricole et architectural date de 2000. La superficie de cette vallée est de 18 387 hectares.

L’Italie

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Paysage viticole du Piémont

L’inscription de ce paysage à la liste de l’UNESCO date de 2014. Il se situe au sud du Piémont, et réunit l’ensemble des techniques liés à l’élaboration du vin et aux vignobles, une activité caractéristique de cette région depuis des siècles. Ce bien a une superficie de 10 789 hectares.

Les Collines du Prosecco de Conegliano et Valdobbiadene

Les Collines du Prosecco de Conegliano et Valdobbiaden se trouve dans le nord-est de l’Italie. Ce paysage se caractérise par des petites parcelles de vignes installées sur des terrasses herbeuses et étroites et des collines aux pentes abruptes. Classé en 2019, ce vignoble s’étend sur 20 334 hectares.

La Hongrie

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Tokaj, Hongrie

Ensuite on trouve le paysage culturel de Tokaj qui se situe dans une région de rivières, collines et vallées. Les réputés vins de Tokaj détiennent une qualité et une gestion strictement contrôlées depuis environ trois siècles. L’inscription de ce bien viticole date de 2002 et a protégé 88 124 hectares.

Et les 3 français sont :

La juridiction de Saint Emilion

La juridiction de Saint-Emilion inscrite en 1999

Il y a aussi le territoire de Saint-Émilion qui est un paysage exceptionnel, entièrement consacré à la viticulture, dont les villes et villages comptent de nombreux monuments historiques de qualité. 5 400 hectares sont plantés à Saint Emilion.

Les coteaux, maisons et caves de Champagne

Les coteaux, maisons et caves de Champagne inscrit en 2015

C’est le lieu où fût développée la méthode d’élaboration des vins effervescents grâce à la seconde fermentation en bouteilles. Le vignoble de Champagne s’étend sur 34 000 hectares.

Les climats du vignoble de Bourgogne

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Les climats du vignoble de Bourgogne inscrit en 2015

Ce sont 1247 parcelles de vignes sur les pentes de la Côte de Nuits et de la Côte de Beaune. Les parcelles se distinguent les unes des autres par leurs conditions naturelles spécifiques (géologie, exposition, cépage) façonnées par le travail des hommes. L’UNESCO y reconnait 13 219 hectares.

Trois vignobles sont candidats au patrimoine

Ils sont eux aussi sont susceptibles d’être retenus grâce à la qualité de leur dossier puisqu’il respecte plusieurs critères d’admission.

Le vignoble de Sancerre

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Vignoble de Sancerre

Le comité Sancerrois porte depuis 3 ans la candidature du vignoble de Sancerre au patrimoine de l’Unesco.

Le vignoble d’Alsace

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Vignoble d’Alsace

L’inscription permettrait alors de développer la notoriété des vins d’Alsace. La candidature devrait mettre plusieurs années à se finaliser.

Le vignoble de Cadillac

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Le vignoble de Cadillac

Pour terminer, on trouve les côtes de Cadillac qui se lancent le défi d’intégrer la liste des paysages reconnus et protégés par l’Unesco. Elles comptent développer leur image et leur destination touristique.

Parmi les biens viticoles classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, sont également classés “biens viticoles” 3 paysages en Hongrie : Hollókő, le vieux village et son environnement, le Parc national de Hortobágy et le Paysage culturel de Fertö / Neusiedlersee, ainsi q’un bien en Italie : la Côte amalfitaine.

L’origine du vin et son histoire

Ce mois-ci, nous nous renseignons sur l’origine du vin et son histoire. Aujourd’hui, quand on pense au vin, on pense automatiquement à la France ! Certes, en tant que bon français on aime défendre notre culture et nos richesses. Nous faisons partie des pays les plus importants quant à la production de vin. Mais, comme nous sommes curieux… Nous nous sommes penchés sur l’origine du vin et son histoire !

Le saviez-vous ? Un peu d’Histoire…

Le raisin existait depuis des siècles sous forme de fruit sauvage. C’est vers 6000 avant Jésus Christ que l’on commence à cultiver la vigne. Mais où est-ce que cela a commencé ? …

… Dans le Caucase ! Eh oui, ce sont les Géorgiens nos précurseurs sur la domestication de la vigne !

Et après ?

La vigne va se répandre petit-à-petit jusqu’en Egypte, puis en Grèce, Italie du Sud, France et Espagne.

En France, c’est à Massalia (Marseille) que l’on plante les premières vignes vers 600 av J-C. Ce sont les romains qui vont coloniser le reste de la France (ils vont imposer la culture du vin et de l’huile d’olive aux Gaulois).

Côté Est, la vigne va se propager vers l’Inde, l’Asie Centrale puis la Chine. Ce n’est qu’au 13ème siècle qu’elle apparaîtra au Japon.

Le vin va avoir une grande influence sur tout son entourage : la géographie (car la vigne se développe rapidement), l’économie (le vin va très vite être exporté de pays en pays), l’histoire (d’un point de vue mythologique : 3 dieux du vin Osiris en Egypte, Dyonisos en Grèce, Bacchus chez les romains ; et religieux : les moines vont cultiver la vigne), l’art (on retrouve dès le début des sculptures, gravures, peintures représentants des coupes de vin), les traditions, la médecine (le vin rouge est bon pour la santé), les paysages (de nombreux paysages viticoles sont classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco)

La place du Christianisme dans le vin

Entre le VIIe et le Xe siècles vont apparaître deux tendances : l’extension de lislamisme en méditerranée d’une part, qui va interdire la consommation de l’alcool et le développement du christianisme en Europe du Nord et de l’Ouest d’autre part, qui va favoriser l’extension de la viticulture.

Ce sont les moines et les seigneurs qui cultivent la vigne, mais jusqu’au XVIe siècle ils ne cherchent pas à améliorer la vinification.

Ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle que le vignoble européen se modifie et que la notion de qualité entre en jeux.

Zoom sur le vignoble Géorgien, berceau de l’espèce Vitis Vinifera cultivée, et des Qvevri

La Géorgie est le berceau du vin, là où tout a commencé. Elle compte à elle seule environ 500 cépages autochtones (seuls 30 d’entre eux sont réellement utilisés pour le vin). On y trouve également une diversité de sols et de climats très intéressante quant à la fabrication de vin. Le vin là bas est sacré. Il est omniprésent et représente un culte ancestral.

La Géorgie est notamment connue pour sa fabrication de qvevri, qui sont des jarres à vin en argile enterrées. On les utilisait auparavant pour conserver des céréales, du beurre fondu, de l’eau de vie de raisin, pour faire mariner des légumes mais elles restent avant tout des jarres vinaires. En général, leur contenance varie de 2-3 litres à 6000 – 8000 litres.

Le qvevri comporte de nombreux avantages : le maintient d’une température stable naturelle (notamment grâce au fait qu’il soit scellé avec du mortier de chaux), ce qui joue un rôle important dans la conservation et la fermentation alcoolique ; le vin est plus stable et il n’y a pas besoin d’apport de levures industrielles (grâce à leur mode de fermentation et de maturation du vin spécifique). Sa forme permet de bien séparer le jus des pépins et de la lie qui tombent naturellement dans le fond.

Grâce à son passage en qvevri, le vin sera doté de stabilité naturelle, d’un grand potentiel de vieillissement. Il sera limpide avec des goûts et arômes distingués, un taux élevé de tanins et d’alcool.

Un point essentiel sur la technique de vinification dans un qvevri : on laisse le marc (que l’on appelle tchatcha) dans le vin pendant et après sa fermentation. Et ce, même pour les blancs (ce qui les rend plus âpres) !

Finalement, un vin de qvevri défini par les experts, c’est un vin fermenté et élevé en qvevri pendant 3 à 6 mois, avec ou sans marc.

Le cépage : ses origines

Ce mois-ci nous allons nous consacrer à l’origine des cépages, sujet un peu pointu 🙂. Il faut savoir qu’il n’existe pas une mais plusieurs origines du cépage. Pourquoi cela ? Eh bien tout simplement parce que l’on parle d’origine historique, géographique combinées avec l’origine généalogique. Ce sont ces trois différents points qui vont nous aider à comprendre comment on obtient tel ou tel cépage.

Allez, on se concentre…

Avant tout… Qu’est-ce qu’un cépage ?

C’est une variété de raisin cultivée de l’espèce Vitis-vinifera.

Un cépage nait d’un processus biologique : la reproduction sexuée. C’est-à-dire qu’il va y avoir fécondation entre deux fleurs ce qui va donner un nouveau pépin. On obtient donc une nouvelle plante et un nouveau cépage. Par exemple, le Pinot et le Goué sont les parents des Chardonnay et Gamay. Pourtant ce sont deux cépages totalement différents.

Un cépage peut également muter, ce qui va l’amener à devenir un nouveau cépage. On peut prendre l’exemple du Pinot noir, qui est devenu gris et blanc. Ce sont trois cépages distincts qui sont pourtant issus du même cépage de base.

L’espèce vitis-vinifera

Dans le genre vitis-vinifera, on va noter différentes étapes de « création » de cépage. Tout d’abord on note l’espèce sauvage : les lambrusques (sexes femelles et mâles, pépins arrondis). Puis c’est au tour des domestiqués ou encore cultivés, les sativas (hermaphrodites avec des pépins périformes, allongés). Ensuite il y a une acclimatation des cépages et enfin les voyages de ceux-ci qui donne différentes espèces dans le monde.

Il faut cependant être attentif au caractère de domestication. Il existe la domestication qui se distingue de la post-domestication.

La domestication

La domestication primaire fait référence à l’apparition de la vigne domestiquée dans le Sud Caucase, en Géorgie actuelle, il y a environ 6 à 8 000 ans. Le raisin est l’un des premiers fruits à avoir été domestiqué après les céréales. Grâce à l’association du travail de l’archéologue et de la génétique, on arrive à extraire des traces de pépins notamment et de vinification dans des jarres, ou encore des résidus de pollen. Les cépages européens sont parfois génétiquement plus proches des lambrusques géorgiens que de ceux de leur propre pays.

La domestication secondaire, elle, est le croisement entre un cépage de première domestication avec d’autres cépages du pays qui ont donné des cépages locaux. Tout ceci explique bien l’adaptation des cépages à différents terroirs, climats et sols. On arrive donc à obtenir ce que l’on appelle de nos jours des « vins de terroirs » !

De plus, on distingue les différentes morphologies du raisin : celui de table : grosse baie, grappes lâches ; celui de cuve : petite baie arrondie, grappe compacte.

Aventurons nous dans l’origine historique du cépage…

Pour cela, nous cherchons à comprendre la dénomination des cépages et nous nous concentrons sur l’identification morphologique ou génétique de celui-ci.

A savoir que jusqu’au Moyen-Âge il nous est impossible de relier des noms de cépages à ceux que nous connaissons aujourd’hui. Il n’y a aucune preuve. C’est à partir du Moyen-Âge que nous allons donc pouvoir suivre leur histoire.

Cependant ! Quelques problèmes importants à identifier se posent…

On parle de synonymie ampélographique, c’est-à-dire qu’un même cépage peut être désigné par plusieurs synonymes, et donc différents noms alors que ce sont les mêmes.

On parle également d’homonymie ampélographique, c’est-à-dire que différents cépages, de différents lieux, portent le même nom et amènent à une grande confusion. Par exemple, le Grey Riesling des Etats-Unis n’est pas le même cépage que notre Riesling du Rhin en France.

Enfin, on parle de toponymes, ici ce sont des cépages qui portent des noms de lieux, comme le Portugais Bleu, mais qui ne viennent pas de cette région là. En effet le Portugais Bleu est un cépage autrichien. Il faut donc faire attention à l’origine du cépage qui est différente de son nom.

Il est très important d’identifier ces différences variétales, morphologiques et génétiques afin de prévenir ces problèmes et mieux comprendre le cépage que l’on étudie. L’ampélographie permet notamment de comprendre comment un cépage d’une région est devenu le même cépage mais au nom totalement différent dans une autre région du monde.

D’un point de vue origine géographique…

On a donc compris qu’il était difficile de se fier au nom du cépage. Afin de comprendre leur origine géographique, on se base donc sur des groupes de cépages en fonction de leur morphologie, et notamment de leurs feuilles !

En effet, la feuille est très importante, c’est un peu le « visage » de la vigne. Au niveau local, celle-ci va donc permettre aux ampélographes de constituer des groupes de cépages en fonction de leur proximité morphologique.

Il existe également des marqueurs micro-satellites qui permettent de repositionner des cépages que l’on croyait autochtones et qui s’avèrent être génétiquement d’une autre région (notamment du Caucase).

D’un point de vue généalogique…

C’est un petit échelon mais pas des moindres ! On parle de croisements, naturels ou intentionnels.

La logique morphologique nous aide à comprendre celle généalogique, qui nous aide à comprendre l’histoire du cépage. Par exemple, le Merlot est le fils du Cabernet Franc et de la Madeleine Noire des Charentes. C’est donc le Cabernet Franc qui est le plus vieux dans la région bordelaise ! On comprend alors les interconnexions entre les familles de cépages. Il est important de prendre en compte tous les cépages, même ceux qui sont en voix d’extinction ou peu nombreux, car ils sont tout aussi importants pour comprendre l’origine du cépage.

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