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☀️ Bonne journée à tous ☀️
Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode au MICRO de Bacchus où je pars à la rencontre de personnalités du monde vitivinicole
Suivez moi ! On va découvrir une propriété viticole qui est familiale depuis près de 600 ans. Bonjour à tous, merci de suivre la chaîne au micro de Bacchus.
Aujourd’hui, je suis ravie d’interviewer quelqu’un qui travaille dans le bio. Et pas n’importe qui, Benjamin, et celle qui travaille au Château des animaux, qui est directeur de la propriété et qui va nous expliquer son métier et faire un zoom sur le bio. Bonjour Benjamin, comment vas-tu ?
Ça va très bien, merci.
Est ce que tu peux nous parler de toi et nous présenter ton parcours ?
Oui, je m’appelle Benjamin. J’ai 40 ans, donc je suis Bordelais, issu d’une famille du vin. Moi, j’ai une formation un peu atypique. Je suis parti à Tours faire une école de commerce, puis ensuite à Paris ou j’ai créé une société dans l’immobilier. Donc complètement autre chose et je suis entré en 2013 pour rejoindre mon père à la propriété et travailler avec lui.
Millésime compliqué 2013. Tu n’as pas choisi la meilleure année ?
Exactement. Je suis arrivé en septembre pour les vendanges directement. En même temps, on a beaucoup appris. Sur une carrière, on a une vendange par an, donc ce n’est pas beaucoup. Donc apprendre comme ça pour une vendange, c’était super.
Et 2013, vous étiez donc déjà en bio à la propriété ?
En 2013, Oui, on était en bio. Donc on est en bio depuis 2007, en conversion. Donc il faut trois années pour être officiellement bio, Certifiés bio sur l’étiquette avec le logo AB. Donc ça faisait trois ans officiellement qu’on était en bio. C’était en plus un millésime compliqué à cause du climat. Et en plus, au niveau du mildiou, il y avait une pression assez incroyable. Donc oui, bon millésime pour apprendre.
Est ce que tu peux nous raconter rapidement ? Qu’est ce que c’est le métier de directeur d’une propriété viticole ? Qu’est ce que tu fais de tes journées alors ?
C’est un métier super parce que c’est très transversal. C’est à dire que, en gros, on plante un plan de vigne et après il faut le mettre en bouteille, le vendre et le faire connaître. Donc ça, ça touche beaucoup de beaucoup de métiers et de compétences. Donc, que ce soit à la vigne au départ, au niveau agronomique, on va avoir des trajectoires différentes au niveau, au niveau de la conduite du vignoble même au début, au niveau du greffage, du clone, et cetera Puis après ensuite l’effeuillage, puis après l’élevage, la vinification, des extractions. Tout ça, c’est tout ce qui est un peu agronomique, œnologique et ensuite il faut des qualités commerciales pour aller vendre le vin.
Je travaille beaucoup avec les négociants de Bordeaux mais aussi en France avec les cavistes. Donc il faut prospecter, faire un travai de commercial basique.
Et d’ailleurs vous pouvez suivre Château des Annereaux sur les réseaux. Ils sont assez actifs, donc n’hésitez pas. Alors revenons au bio. Benjamin Le bio, c’est quoi ?
Le bio, c’est un mode de production tout simplement, qui est réglementé par un organisme officiel. Notamment Ecocert. Nous donc, on est certifié par Ecocert, mais
il y en a huit autres. Et tout ça relève de l’INAO, donc c’est vraiment très encadré. Donc l’INAO qui s’occupe aussi des appellationsd’origine contrôlée. Alors revenons sur la propriété Château des Annereaux.
Tu nous as dit que c’était en bio début 2007, converti du coup en 2010. Tu es arrivé en 2013. Maintenant en 2022. Est ce qu’il y a eu des évolutions depuis le top départ de 2007 ? Et pourquoi ce top départ d’ailleurs en 2007 ? Parce que ce n’est pas trop dans l’air du temps quand même en 2007.
C’est vrai, oui. Alors là, c’est grâce à mon père qui a entamé la conversion. Pour l’anecdote, lui était ingénieur agronome et œnologue, et son premier métier, c’était vendeur de produits phytosanitaires. C’est un peu comme Obélix, il a baigné dedans depuis tout petits, donc il a toujours fait très attention à ce qu’il faisait dans les vignes. Donc la transition s’est faite. Ce n’est pas d’un coup, où on est devenu à 100% bio, ça s’est fait petit à petit. Donc donc la vigne n’a pas souffert, ça s’est fait tranquillement. Ce qu’on peut remarquer, c’est que nos exigences, forcément, sont plus importantes. Parce que, en bio, rien n’est pardonnable. Si on se trompe à la vigne, on peut perdre une récolte assez facilement, que ce soit au traitement, un mauvais effeuillage, de retards dans les travaux de la vigne où on aura plus de mildiou, plus de pression parce que les grappes vont se chevaucher … Donc on est exigeants à la vigne.On va être exigeants aussi en vinification, parce que là aussi, avec le soufre notamment, vu qu’on est limité, on ne peut pas fairen’importe quoi. Voilà donc c’est toutes ces étapes qui fon qu’on est plus regardant, plus exigeants, sans forcément le faire exprès. On est toujours à regarder ce qu’on fait. Donc forcément une qualité qui est là aussi.
Et est ce que tu trouves qu’il y a eu des étapes intermédiaires finalement ? Dans tout ce temps, il y a des nouveautés dans le bio depuis, depuis 2010.
Non pas tellement mais maintenant que les grands crus commencent à s’y mettre peut être qu’il va y avoir plus de recherche,notamment sur tout ce qui est traitement,. Puisqu’on a toujours le droit à la bouillie bordelaise qui n’est pas non plus un traitementrévolutionnaire. Parce chaque année nous on perd plus ou moins 20 % de la récolte sur une année avec une légère pression. Donc c’est quand même embêtant. Economiquement, être bio aujourd’hui, ce n’est pas un bon moment. Tout le monde s’y est mis parce que tu vas vendre un peu plus cher. Mais en fait, on a beaucoup moins de rendements en général, donc on ne sait pas. Ce n’est pas pour gagner plus d’argent qu’il faut le faire. Le bio, c’est vraiment des convictions.
As-tu un millésime en particulier qui a été cata. Où t’as pas ramassé beaucoup ?
2019 : Ça ce n’est plus ma faute à moi parce qu’on avait changé de pulvérisateur qui était mal réglé. Aïe ! On s’en est rendu compte à la fin. Bon, en 2018, il y en a beaucoup qui ont perdu leur récolte. En un an, on a perdu 30 %. On arrive aussi à avoir un peu d’expérience, donc à gérer mieux les grosses pressions. Mais il y en a qui ont tout perdu.
Oui et puis un mauvais traitement en bio, c’est fatal ?
Effectivement
Normalement, enfin, en bio, vous faites combien de passages de traitements du coup dans la saison ?
Alors c’est ça dépend vraiment. C’est autour d’une dizaine. Treize.
C’est tout ? Je pensais que c’était beaucoup plus.
Non, non, non, ce n’est pas tant que ça. Alors après, on fait très attention aussi. Quand il fait beau pendant un mois, on ne va pas traiter la vigne. Moi, je me promène dans les vignes. Parfois, je vois des conventionnels qui traitent, parce que c’est écrit dans leur calendrier, que tous les quinze jours il faut les traiter. Il n’y a pas trop de logique non plus, c’est la nature. Donc au final, on arrive à traiter moins les belles saisons, on peut traiter moins que les conventionnels.
Oui, la bouillie bordelaise est lessivable. Donc à partir de 20 mm de pluie, il faut traiter.
Lessivable, ça veut dire que ça ne pénètre pas le raisin, c’est juste sur la peau.
Voilà, la bouillie, c’est un produit de contact. Ce n’est pas un produit systémique qui entre dans la dans la vigne, donc ça la protègepas indéfiniment, quoi qu’il arrive au niveau du climat.
Passons maintenant à tes projets : des projets qui sont déjà en cours. Qu’est ce qui se passe en ce moment en parallèle dans tout ce qui est bio ?
Alors donc, le gros projet que j’ai commencé il y a deux ans, j’ai créé une petite structure de négoce parce que donc on a 23 hectaresen Lalande de Pomerol, on a 2 hectares en bordeaux qui sont bio aussi. Et mon but, c’est d’aller gouter chaque année le plus de vin possible en bio, de bordeaux ou d’appellation que je déclasse ensuite en bordeaux, et les assembler avec mes propres vins pour essayer de faire un vin sans défauts, très fruité, qui passe pas en barrique. Ce qu’on nous reproche de ne pas savoir faire à Bordeaux.
Mais voilà, vous avez trouvé.
Et de le vendre à moins de 10 € donc fait quelque chose au niveau de la qualité et du prix.
Et je l’ai goûté, est très fruité. J’avoue, c’est vrai, c’est vrai. Un autre projet en cours ?
Un autre projet. Alors là, on vient juste de planter une centaine d’arbres fruitiers dans les allées des parcelles. Le but, c’est d’aller encore plus loin que le bio et d’aller dans l’agroécologie, donc préserver tout ce qui est biodiversité en faisant un couvert végétal généralisé sur tout le vignoble. On a planté 1,5km de haies et on a mis cinq arbres isolés. Le but, c’est de recréer vraiment un écosystème.
Pourquoi isolés ?
Parce que on a 25 hectares de vignes sans arbres au milieu. Que les oiseaux, ils peuvent pas revenir,
se poser, manger. Mais pour qu’ils puissent manger, il faut refaire aussi un couvert végétal pour qu’il y ait quelque chose à manger.La vigne, en gros, c’est le gîte et le couvert. Il faut que tout ça soit à nouveau dans le vignoble pour recréer un écosystème, une biodiversité.
Des ruches aussi. On fait notre propre miel.
Je ne l’ai pas gouté celui là. Qu’est ce que vous faites d’autre ? Vous avez des trucs qui volent.
On a mis des nichoirs exactement. Je vois que tu es bien renseigné.
On a mis 30 nichoirs à mésanges et à chauves souris et on voit que ça marche parce qu’on en a ouvert la pour les nettoyer. Il y a des chauves souris qui sont là. Donc il y a, il y a la biodiversité aussi. Ça va nous aider à aller manger les vers de la grappe qui sont des nuisibles de la vigne qui nous nous embêtent pas mal ici. Donc elles sont capables en une nuit de manger je crois 3000 vers. Plutôt que d’utiliser des produits chimiques qui sont interdits en bio pour nous.
Et les mésanges ?
Aussi pour manger les nuisibles. Nous, on essaye de pousser un peu plus loin parce que le bio, c’est bien. On peut aller encore plus loin et faire des pratiques qui sont encore plus intéressantes pour l’environnement.
Passons à la rubrique perso ! Tu stresses ?
J’avais oublié !
Si tu étais un sport lequel serais-tu ?
Facile, je serais le football. Aux Annereaux on est partenaire des Girondins de Bordeaux. Pour moi c’est vraiment un sport de cœur et un club de coeur, qui en plus est en difficulté ces derniers temps.
On voit que tu réagis beaucoup sur les réseaux sur le sujet.
J’aimerais que le monde du vin s’implique un peu plus, si j’ai un message à faire passer aux grands crus classés de bordeaux, il faudrait peut être aider l’autre patrimoine de bordeaux.
Le message est passé.
Si tu étais une ville ? Laquelle serais-tu ? Facile
J’hésites en Bordeaux et Lalande de Pomerol
J’aurais pas dit ça.
Tu aurais dit quoi ?
Copenhague
Ma femme est danoise c’est pour ça. Copenhague aussi tu as raison.
Si tu étais un film, quel film serais tu ?
Un film, je serais peut être Top Gun !
Le 1 ou le 2 ?
Le 1 parce qu’il y a une vraie histoire de copains. Un bon vin ca se partage entre amis, un bon film aussi. Il y a une connotation amicale.
Merci Benjamin de t’être prêté au jeu du Micro de Bacchus.
Avec plaisir merci à toi !
Et je vous dis à très bientôt et n’hésitez pas à suivre Benjamin et le château des Annereaux.
À très bientôt.
Merci beaucoup.
Avec plaisir, à bientôt !
Voici les anciennes interviews:
14. [RSE] Interview de Laura Esperandieu, responsable RSE au CIVB
13. [INSTAGRAM] Interview de Marlène Delolmo, Instagrammeuse autour du vin
12. Interview d’Étienne CHARRIER, Directeur Technique du Château Prieuré-Lichine
10. [Oenotourisme] Interview de Philippe MASSOL, Directeur de la Cité du Vin
9. [Caviste] Interview de Pierre Antoine BORIE, propriétaire de la Cave BRIAU
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