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Aujourd’hui je suis ravie d’accueillir Jean-Louis qui va nous parler d’encépagement atypique à Saint-Emilion où il est propriétaire du Château Petit Val !
Bonjour Jean-Louis !
Bonjour Pauline !
Et alors pourquoi Petit Val ?
Alors pourquoi Petit Val parce que David ne s’entendait plus là où il était. Moi je voulais quitter le GFA et je lui dis “bah écoute si tu veux on fait un bout de chemin ensemble.” Tu trouves la propriété et en 2014 on a acheté Petit Val.
Super !
Combien d’hectares Petit Val ?
6 hectares pour commencer. Après on a racheté 6 hectares Château Béart qui est sur Saint-Laurent-des-Combes et dernièrement il y a 2 ans le clos Hortense de 2 hectares et demi donc 14 hectares et demi pour le moment ça suffit.
Jean-Louis, aujourd’hui finalement quel est votre métier ?
Viticulteur vigneron et éleveur de bovins.
A saint-Emilion ?
Non éleveur de bovins dans l’Allier.
On va se concentrer sur Saint-Emilion.
Vous avez décidé de planter des cépages un peu atypique pour la région. Quels sont-ils ?
Alors un cépage. Puisqu’on a planté du riesling.
Pourquoi ?
Parce que mon épouse étant alsacienne et que je voulais faire un peu autre chose et retrouver un cépage atypique donc au départ c’était le Gewurztraminer et le Gewurztraminer ne convenait pas à notre ami David donc il préférait le Riesling donc on a planté du Riesling.
Quel est le terroir ?
Argilo-Calcaire.
En Alsace on plante du Riesling sur quel type de sol ?
Argilo-calcaire aussi ça dépend des secteurs quoi tout dépend les lames de terrain qu’il y a. Ca se ressemble un peu avec les endroits de Saint-Laurent-les-combes.
Tout à l’heure on m’avait dit que le Riesling il aimait bien avoir les pieds quelque part et la tête quelque part.
Alors le Riesling est un cépage qui aime bien avoir les pieds dans l’eau et la tête au soleil.
Donc ça c’est un point commun entre les deux régions ?
C’est un point commun sur les deux régions.
Et surtout sur votre terroir à vous ?
Surtout sur notre terroir parce que c’est une parcelle de 30 ares où on avait beaucoup d’humidité pour planter du rouge donc c’était un peu problématique.
Quand vous avez décidé de planter du Riesling c’était juste pour faire honneur à votre épouse et pas à cause d’un éventuel réchauffement climatique ou essayer de faire quelque chose de différent ?
Le réchauffement climatique c’est une chose c’était plutôt pour quelque chose de faire quelque chose de différent.
Du coup vous avez juste vu avec votre œnologue conseil pourquoi mettre du Riesling vous avez pas vu d’autres institutions de recherche comme l’INRA ou autre pour planter du Riesling ?
Pas du tout ! Etant donné que j’ai travaillé pendant pas mal d’années en Alsaces j’avais quelques connaissances sur des viticulteurs alsaciens qui m’ont indiqué un producteur de plan et donc au début il n’a pas voulu nous répondre et puis un jour il nous a dit je descend dans le sud-ouest je veux bien passer chez vous pour voir si c’est possible. Donc on lui a montré à l’endroit où on voulait planter du Riesling. Il nous a dit banco je vous fournis les plans.
Parlons de l’AOC. A Petit Val vous êtes château vous êtes Saint-Émilion grand cru ?
Oui !
Mais du coup avec le Riesling vous êtes vous êtes quoi ? En vin de France ?
Vin de France et on n’a même pas le droit de mettre cépage Riesling sur l’étiquette.
Ah bon, ça je ne savais pas. Comment vous faites pour communiquer ?
Derrière on mets cépage Riesling dans la contre-étiquette.
Vous mettez en gros Riesling sur la contre-étiquette ?
Non on n’a pas le droit quand même. On est discret.
Pourtant en Alsace on met toujours les noms de cépages en gros sur les étiquettes .
Alors en Alsace c’est différent puisque le cépage donne le cru.Donc c’est pour ça que le cépage c’est Riesling, le cépage ça Gewurztraminer, ça peut être du Pinot Gris.
Ok
Pour récapituler vous êtes quand même propriétaire de Château Petit Val qui est un vrai Saint-Emilion grand cru de combien d’hectares ? d’une douzaine ?
14 et demi. Et l’encépagement atypique fait 30 ares.
Ok donc c’est un petit plus ?
Une petite parcelle. Une petite activité annexe.
Très bien.
L’écoresponsabilité dans tout ça ? C’est une préoccupation ou pas nécessairement ?
Si c’est une préoccupation en tant que propriétaire et vigneron en même temps c’est une préoccupation parce que en étant détenteur de terre je pense qu’il faut penser à l’avenir et donc c’est une préoccupation que j’ai toujours eu en tête. En tant que tel si je peux dire on n’utilise pas de pesticides on n’utilise pas de désherbant on est HVE 3 donc on utilise des produits quand même relativement cher et pour montrer un peu tout ça nous avons trois ruches au milieu des vignes et qui se porte très très bien.
Est-ce que Jean-Louis vous avez un nouveau projet d’encépagement à la propriété ?
Alors on a un projet sur un 1 hectare six qu’on a acheté à Castillon sur l’appellation Castillon. Et on va planter du Chenin.
Maintenant c’est la Loire ?
Oui.
Pourquoi du Chenin ?
Alors pour faire un blanc un peu particulier parce qu’on aime bien le blanc Chenin. Deuxièmement on pense que c’est un cépage qui actuellement est un peu à la mode donc il faut en profiter. Vous savez ce que font les États-Unis ils sont les rois du sur greffage parce que quand ça marche pas ils greffent autre chose donc nous on plante.
Là vous allez sur greffer ?
Non.
Vous arrachez vous plantez ?
On a arraché, on a traité le sol, on a amendé le sol et on plante.
Quel est le terroir ?
Alors là c’est un argilo-calcaire.
Aussi ?
Oui ! Il est orienté Sud donc je pense qu’on fera quelque chose de bien.
Comment s’appelle votre Riesling ?
“Orfèvre”. Parce que c’est quelque chose de spécial, ça nous rappelle la rue des Orfèvres à Strasbourg qui est une rue très commerçante et très typique à Strasbourg et puis c’est un travail de d’Orfèvre parce que notre Riesling a une couleur d’or.
C’est beau vous êtes poétique !
Jean-Louis, si vous deviez donner un conseil à un vigneron qui a envie de faire de planter un cépage un peu différent d’habitude. Quels conseils quelle recette donneriez- vous ?
Il faudrait oser, avoir de la passion de son métier et un petit grain de folie.
Merci !
Passons à la rubrique perso Jean-Louis. .
Si vous étiez un vin lequel seriez-vous ?
Un Côte Rôtie !
Et si on restait à Bordeaux ?
Un Pessac- Léognan.
Si vous étiez un magazine lequel seriez-vous ?
Le journal L’Équipe.
Pourquoi ?
Pour le sport.
Ok le sport vous êtes sportif ?
J’étais sportif.
Si vous étiez un sport lequel seriez-vous ?
Le Rugby.
Merci beaucoup Jean-Louis d’être venu jusqu’ici répondre à nos questions. J’espère que vous en savez un peu plus sur pourquoi faire de l’encépagement atypique . Merci Jean-Louis !
Merci Pauline ! A très bientôt !
Voici les anciennes interviews:
18.[Vigneronne] Interview de Marie-Hélène YUNG-THERON, Journée de la Femme
17.[Sommelier] Interview de Valéria Ténison, Meilleure Sommelière 2018 de Russie
16.[Biodynamie] Interview de Marie-Laure Latorre, Directrice du Château Jean Faure à Saint Emilion
15. [Vin Bio] Interview de Benjamin Hessel, Directeur du château des Annereaux
14. [RSE] Interview de Laura Esperandieu, responsable RSE au CIVB
13. [INSTAGRAM] Interview de Marlène Delolmo, Instagrammeuse autour du vin
12. Interview d’Étienne CHARRIER, Directeur Technique du Château Prieuré-Lichine
10. [Oenotourisme] Interview de Philippe MASSOL, Directeur de la Cité du Vin
9. [Caviste] Interview de Pierre Antoine BORIE, propriétaire de la Cave BRIAU
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