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Aujourd’hui une émission spéciale une édition spéciale d’après vous qu’est-ce que c’est ?
Bonjour à tous je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui pour un nouvel épisode du micro de Bacchus avec Rémy Lamerat qui a accepté de se prêter au jeu du micro Bacchus et qui va nous raconter comment il est passé de rugbyman à vigneron.
Avec plaisir merci à vous !
Rémi est-ce que tu peux démarrer en nous racontant ta vie ton œuvre comment tu en as fait comment tu as fait pour arriver jusqu’à ici ?
Oui bien sûr ben j’ai 33 ans j’ai commencé ma vie pas très loin d’ici à Sainte-Foy-la-grande originaire de de gironde. Je suis parti à 15 ans très tôt pour le rugby je suis passé à Toulouse, Castre, Clermont Ferrand et j’ai décidé de rentrer au berkaille pour terminer mes dernières saisons de joueurs mais aussi parce que j’avais un projet d’installation en tête pour devenir vigneron.
Tu l’avais déjà pendant que tu jouais au rugby ce projet ?
Oui oui oui alors il a mûri au fur à mesure hein parce que tout jeune j’étais attiré par le milieu du vin mais je ne savais pas exactement comment y entrer, comment me former, quel projet mettre devant mes envies et puis c’est en rencontrant ma moitié, en devenant papa, en fondant une famille etc.. que j’ai voulu intégrer un petit peu tout le monde dans le projet que ce soit pas que ma reconversion professionnelle mais un projet familial avant tout et donc c’est comme ça qu’on a construit notre projet de reprise de propriété au domaine grand jour où on se trouve actuellement.
Ok très bien!
Pour terminer sur la rubrique de ton parcours à toi : Est-ce que tu as fait du coup une formation pour être vigneron ? ou est-ce que tu as appris sur le tard ? ou est-ce que tu as tellement bu à tes troisième mi-temps que tu as fini par comprendre comment on faisait ?
Alors j’ai tellement bu au troisième mi-temps je pense que je comprenais mais le lendemain je me souvenais de rien donc il fallait que je reparte à zéro donc effectivement je suis issu d’une famille de viticulteur mon grand-père avait des vignes en Lot et Garonne a créé un vignoble en Côte de Duras.
Ma grand-mère a travaillé mon père n’a pas voulu reprendre donc c’est la branche cousine de la famille qui est toujours propriétaire de du château les rocs à Loubes et et moi j’ai décidé en parallèle de ma carrière de passer un BTS agricole viticulture œnologie pour valider un petit peu tout la théorie que j’avais un petit peu en moi depuis depuis tout jeune et puis continuer à assouvir un peu ma curiosité.
Et ton BTS tu l’as fait après ta vie pro de rugbyman ?
Non en parallèle donc j’ai négocié avec le CNEAC c’est le CNED agricole qui m’a envoyé des cours à domicile j’avais de l’aide avec des des profs particuliers et puis j’ai validé mon BTS en 2 ans mais j’avais 4 ans pour le passer donc vu que je ne pouvais pas faire d’alternance j’avais des semaines de stage à faire assez régulièrement et finalement j’ai eu un peu de chance à l’examen parce que c’était des sujets que j’avais vu mais j’ai réussi à le valider en 2 ans voilà.
D’accord mais bravo parce que du coup en même temps que ta vie pro de sportif de haut niveau tu pensais déjà en fait à la suite. Tout le monde réfléchit comme ça ou pas nécessairement ?
Oui ma génération oui parce que on est la génération qui a connu que le professionnalisme mais on sait aussi que une carrière n’est pas éternelle voilà .
Moi j’ai arrêté à 33 ans certains arrêtent bien plus tard mais certains malheureusement arrêtent plus tôt et surtout certains ne choisissent pas quand ils arrêtent et ça c’est le plus compliqué : des blessures, un manque de chance ou un club qui ne te fait plus confiance donc j’ai été blessé très jeune très vite j’ai compris que c’était un peu à pile ou face et donc très vite je me suis dit qu’il fallait que je me cadre pour la suite et puis en plus de ça quand c’est dans un milieu passionnant c’est d’autant plus facile parce qu’on a pas mal de temps libre pour faire autre chose donc voilà j’ai trouvé le temps et l’énergie pour faire tout ça.
Alors du coup maintenant on va rentrer dans le thème du sujet de ta reconversion. Donc passons par exemple quels sont les points communs entre ta vie de sportif et ta vie de vigneron ? Tu es dehors ?
Ouais mais c’est vrai que le côté extérieur je pense m’attiré beaucoup je ne suis pas fait pour rester dans un bureau au quotidien même si je pense que ça doit être un métier magnifique.
Mon caractère me demande un petit peu de voilà de liberté pour m’épanouir etc et l’extérieur en fait partie donc ce parallèle là.
Je trouve un parallèle aussi assez marquant qui reste le parallèle de la convivialité : le milieu du vin même s’il y a beaucoup de côté compliqué de côté galère on le sait on reste sur la fabrication d’un produit qui est fait pour être partager : partager des émotions avec avec les clients le monde du sport c’est la même chose (que ce soit le rugby ou d’autres sports) donc ce parallèle là été assez assez criard.
Et puis ce que je trouve aussi d’un peu moins sympathique mais qui est nécessaire c’est la remise en question permanente au rugby enfin au sport de haut niveau en général on est toujours face à la concurrence, on est toujours remis en question après nos performances. Il y a les échecs comme les blessures, les méformes, les non sélection etc et dans le monde du vin et dans l’agricole en général je pense que la remise en question est primordiale si on veut durer dans ce métier là !
Rémi est-ce que tu es un vigneron qui a une journée type ? au quel cas quel est ton secret ? ou sinon comment tu vis ton quotidien de toutes tes journées ?
Non effectivement je n’ai pas le secret parce que chaque journée est très différente.
Est-ce que tu touches à tout dans la propriété ?
Oui oui oui alors je suis avec Romain, mon unique salarié et surtout ami d’enfance qui lui va être un peu plus spécialisé sur la partie technique.
Parce que le fait d’entreprendre et d’être petit chef d’entreprise parce qu’on est une toute petite structure m’amène à avoir pas mal de temps à passer devant l’ordi, au téléphone, sur l’administratif, sur la gestion etc.. et c’est pas les côtés du métier qui me plaisent le plus mais qu’il faut faire donc je touche à tout mais en essayant de faire plein de choses très différentes.
Les semaines sont bien organisées à l’avance pour essayer d’avoir des demi-journées consacrées à tel ou tel secteur d’activité mais effectivement ce qui me plaît le plus c’est de “mettre la main à la patte” comme on dit c’est d’être dans la vigne ou d’être au chai et on essaie de développer après petit à petit les autres casquettes qui peuvent être le commercial, organisateur d’événements, de gestionnaires etc..
Donc pas vraiment de journée type sauf pour les vendanges mais après sur le reste du temps je touche un petit peu à tout enfin j’essaie de toucher un petit peu à tout en me faisant accompagner.
Ok !
Est-ce que tu peux me dire comment t’es venu le l’idée du nom de ton domaine ?
Alors le nom du domaine on a repris donc cette propriété qui était à l’abandon au niveau des bâtiments puisqu’il n’y avait pas de chai, il n’y avait pas donc de cuve, pas de tracteur, pas de personnel, pas de client.
Il y avait de la vigne ou pas ?
Il y a avait de la vigne c’est pour ça que j’aime pas dire qu’on part de zéro parce qu’on a récupéré un superbe vignoble qui était exploité par le voisin qui avait lui son chai et son nom de marque.
Donc la marque a été racheté pour l’euro symbolique un petit peu puisque non exploité c’était “Château du Grand Jour” et par rapport au lieu dit et on pense que ça vient d’un magnifique coucher de soleil qu’on a juste derrière moi et et qui donne des lumières assez hallucinantes.
Au lieu donc “Château du Grand Jour” on l’a transformé en “Domaine Grand Jour” qui colle un petit peu plus à la philosophie de de la propriété qu’on veut insuffler à savoir qu’on vit sur place donc on est une propriété familiale 10 hectares à Bordeaux dans l’Entre Deux Mers : on est sur une taille très très petite donc le côté artisanal passe un petit peu mieux on va dire avec le mot “domaine” et puis surtout l’idée de faire de l’appellation mais aussi du vin de France avec des cépages différents, des techniques de vinif un petit peu atypique donc le mot “château” identifie beaucoup l’appellation Bordeaux qu’on va défendre bien entendu mais on veut aussi avoir un créneau un peu plus libre donc “domaine” ouvre les portes à ça.
Et du coup tu as 10,8 hectares de vigne principalement du vin rouge, un tout petit peu de vin blanc, vin d’AOC Bordeaux, Bordeaux Supérieur et Vin de France. Ton premier millésime c’est 2022.
Quelle est ta gamme en fait ? Tu as combien de vin ?
Alors sur 2022 on a avec deux cépages on a créé six cuvés. Deux cépages de vins rouges ? Ouais Merlot, Cabernet Sauvignon. On a créé six cuvées avec une de rosé et cinq de rouge dont trois qui sont mis en bouteille actuellement, les autres sont en élevage.
Et pour 2023 on est en train d’y travailler avec Romain et mon œnologue qui est David Harté. On est plutôt autour de 8 à 10 cuvées.
Ok que là tu rajoutes du vin blanc ?
On a rajouté un petit vin blanc : un vin orange et puis on a essayé de faire des choses un peu différentes en isolant des lots avec des petits des petits cuvons euh mais pas faire différent pour être différent c’est avoir des profils de vin réellement différents chose qu’on a réussi à faire sur sur quelques lots avec nos cépages qu’on a surgreffé puisqu’on a ré introduit cinq nouveaux cépages à la propriété donc ça fait voilà entre 8 et 10 cuvées avec sept cépages différents et l’idée c’est d’avoir un cœur de gamme qu’on fera tous les ans qui sera notre cuvée relativement classique “domaine grand jour” et ensuite que des micro cuvées, voir des choses éphémères selon le millésime on fera certaines années ou pas et voilà.
Donc du coup n’hésitez pas à venir goûter les vins de Rémi. Il est situé du coup à saint-loubes à Ivrac donc pas très loin de Bordeaux hein pouvez vous déplacer.
Tu es ouvert tout le temps ?
Non pas encore mais on va communiquer pas mal sur notre site internet fraîchement arrivé qui est le fruit du travail de ma compagne où on fera des demi-journées ouvertes on va dire parce que parce qu’il faut qu’on travaille quand même un peu et on n’est pas tout le temps au caveau de vente voilà.
Ok très bien.
Encore une petite question Rémi aujourd’hui en tant que vigneron quels sont les moments les plus gratifiants que tu as pu découvrir en moins de 2 ans ?
Alors j’en ai découvert beaucoup.
Un top 3 ?
J’ai plus de bon côtés que de mauvais : la première vendange reste quand même quelque chose qui je pense restera gravé pendant très longtemps ou à vie.
Je prends énormément de plaisir à faire découvrir nos vins : que ce soit des dégustations privé ou professionnel etc parce que ben j’y retrouve le parallèle que j’avais avec le monde du sport à savoir le partage d’émotions avec les gens et ça je trouve ça génial qui soit négatif comme comme positif.
Peut-être le troisième moment même si c’est pas un moment vraiment figé c’est tous les moments de camaraderie que j’ai avec avec Romain, avec David qui sont les deux personnes vraiment qui m’épaulent énormément avec Carla aussi qui s’occupe de toute la partie communication et marketing parce que je pensais être un petit peu seul et que c’était un sport un peu individuel en fait je m’aperçois que c’est vraiment un sport collectif donc voilà tous ces moments de partage, de galère où on va trouver un plan B, de grillade les jours de travail, de déboucher des bouteilles pour goûter ensemble c’est vraiment des moments magnifiques qui me réconforte dans mon choix de reconversion.
Si tu devais donner trois conseils à des personnes qui aimeraient se reconvertir qu’est-ce que ce serait ?
Ouais alors je ne veux pas donner de leçon mais le premier c’est surtout ne vous tournez pas vers le monde de la viticulture, surtout pas à Bordeaux, surtout pas sur 10 hectares ! Bon ben allez welcome ! bon courage !
Non les conseils : c’est je pense comme dans tout secteur Activité c’est d’essayer de faire maximum ce qu’on aime. C’était vraiment le conseil que m’a toujours donné mon père il me disait travail à l’école pour que tu aies le choix de faire ce que tu aimes dans la vie et et effectivement aujourd’hui de faire sa passion son métier c’est plutôt kiffant.
Peut-être de bien s’entourer parce que effectivement j’ai plein d’idées en tête avec quelque chose d’assez figé mais je m’aperçois que c’est en échangeant et en prenant la température et les avis des autres qu’ on nourrit son projet. Bien s’entourer !
Et puis troisième conseil ben si vous avez un projet dans le vin contactez Pauline pour qu’elle vienne vous interviewer et vous faire la pub donc c’est plutôt cool !
D’accord ok merci !
Un petit projet ou pas prochainement pour la propriété pour toi ?
Plein de petits projets donc là on est vraiment au tout début de la restructuration on est installé que depuis bientôt 2 ans et il y a déjà eu pas mal de le projet. On est dans le projet. Exactement alors l’objectif principal quand on a visité la propriété au tout début qui était à l’abandon c’était de vinifier 2023 dans notre chai : chose qui est faite et les artisans et l’architecte ont tenu les temps ça été super on a pu rentrer nos raisin dans nos cuves dans notre chai donc ça c’était top.
De quoi recevoir un petit peu dans notre espace réceptif : ce qu’on a aussi et maintenant c’est de prendre un peu de vacances quand même. Non c’est de commencer à commercialiser le 2022 tout en continuant à confectionner le 2023 et démarrer la rénovation d’une partie de la bâtisse pour faire deux chambres d’hôtes, deux petites nuits à la ferme :accueil à la propriété.
L’idée ensuite c’est de développer un petit peu le œnotourisme sur place et on imagine tout un tas de petits événements aux portes de Bordeaux pour dire aux gens de venir nous voir . Voir comment …
Ca démarre ?
ça démarre alors.
Parce que demain tu as des supporters qui viennent aussi ?
Alors pour le moment on a répondu qu’à des sollicitations ce qui était chouette mais on a pas construit nous les événements et c’est la partie qu’aimerait développé un petit peu Carla.
On aimerait voilà faire des choses pour que les gens viennent voir comment on travaille, viennent goûter nos vins, viennent écouter nos messages notre philosophie et puis que ça vive quoi que ça vive qu’on soit pas juste des viticulteurs ou des vignerons qu’on puisse accueillir les gens.
Ce projet naîtra un petit peu courant de l’année prochaine pour être roder pour vous proposer des choses !
Ok bon on va suivre ça de près avec Bacchus ça c’est sûr !
Allez la rubrique perso ! Est-ce que tu es prêt ?
Je suis prêt.
Est-ce que si tu étais un livre Rémi quel livre serais tu ?
Alors si j’étais un livre je serais “Petit bruit de couloir” de Philippe Guillard c’est un livre très peu connu. Philippe Guillard est un ancien joueur de Rugby pro, réalisateur de film et il a condensé dans un tout petit bouquin que je vous conseille tout un tas d’anecdotes de vestiaires, de tournée, d’équipe etc et c’est absolument génial et on a l’impression d’avoir vécu ça dans toutes les équipes où on est passé !
Ok très bien.
Si tu étais un sport lequel serais tu ?
Si j’étais un sport je vais en surprendre un plus d’un mais je serais un ballon plutôt rond et qui se joue avec les pieds : le foot !
J’ai toujours été passionné de foot depuis petit j’ai joué aussi pas mal avant d’aller au rugby et c’est un sport que j’affectionne énormément les à côtés sont un peu discutables mais le jeu en lui-même le sport me plaît beaucoup !
OK !
Si tu étais une musique ou un film tu serais quoi ? Tu choisis quoi musique ou film ?
Ouais je vais dire plutôt musique je serais une chanson de Francis Cabrel qui est lui aussi viticulteur je crois du côté d’Agen qui serait “Je l’aime à mourir”, un peu de poésie..
Ah ouais un cœur sensible derrière ce corps d’athlète.
On chante énormément au fond du bus du Francis Cabrel, donc à force c’est devenu un classique…
Ok merci beaucoup Rémi de être prêté au jeu ! J’espère que vous en savez un peu plus sur Rémi, sa propriété et sa reconversion et cette aventure familiale qui démarre depuis peu de temps ! voilà !
Merci Pauline ! Merci à tous !
Voici les anciennes interviews:
23.[Agroforesterie] Edouard le Grix de la Salle du Château Le Grand Verdus
2
20
19.[
18.[Vigneronne] Interview de Marie-Hélène YUNG-THERON, Journée de la Femme
17.[Sommelier] Interview de Valéria Ténison, Meilleure Sommelière 2018 de Russie
16.[Biodynamie] Interview de Marie-Laure Latorre, Directrice du Château Jean Faure à Saint Emilion
15. [Vin Bio] Interview de Benjamin Hessel, Directeur du château des Annereaux
14. [RSE] Interview de Laura Esperandieu, responsable RSE au CIVB
13. [INSTAGRAM] Interview de Marlène Delolmo, Instagrammeuse autour du vin
12. Interview d’Étienne CHARRIER, Directeur Technique du Château Prieuré-Lichine
10. [Oenotourisme] Interview de Philippe MASSOL, Directeur de la Cité du Vin
9. [Caviste] Interview de Pierre Antoine BORIE, propriétaire de la Cave BRIAU
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